La construction en terre crue, comme nous le rappelons régulièrement, est une technique constructive performante, respectueuse de l’environnement, valorisant la plupart du temps l’humain, le savoir-faire, les matériaux locaux, solution d’avenir à n’en pas douter. Elle est souvent confrontée aux écueils liés à sa mise en œuvre, son acceptation par les clients, la réglementation qui ne va pas toujours dans son sens, le travail (malheureusement trop efficace) des lobbys des matériaux industriels… Et surtout tous les (faux) préjugés que tout un chacun s’en fait : fragilité, entretien trop lourd et fréquent, matériaux poussiéreux, emprise au sol.

Rappelons que la terre crue est de loin le matériau de construction le plus ancien, le plus accessible et le plus utilisé à travers le monde. Son retour sur la scène internationale n’est pas nouveau, et s’est amplifié par la modernisation des techniques et outils de mise en œuvre. Citons d’office le travail de Martin Rauch, le plus médiatisé des constructeurs en terre ces dernières années.

Nous tenions à présenter ici le travail remarquable qu’effectue l’agence espagnole FETDETERRA représentée par Maite Sainz de la Maza Benet, architecte, et Macari de Torres Mestres, ingénieur géologue. Depuis quelques années, ils ont pris soin de développer des techniques et produits en terre crue, d’une finition incontestable, présentant des caractéristiques techniques à faire pâlir certains matériaux conventionnels, le tout mis en œuvre selon une approche globale pertinente, fière rejeton de l’approche écologique. Dans ce sens, une de leur réalisation s’est vu réutiliser tous les bois de coffrage des murs en pisé, pour la conception des menuiseries (cadres de portes et fenêtres, tables…).

Parmi leurs développements, le Tapialblock (littéralement « bloc de pisé ») qui a obtenu le premier prix produit/matériau innovant à Construmat 2017 de Barcelone.

Attention sur tout les éloges que ce travail mérite, nous voulons signaler que, comme toute matériau et technique, l’empreinte écologique est à tenir en compte. Si ce qu’on gagne en utilisant un matériau naturel comme la terre se pers avec des kilomètres de transport, l’équilibre n’est plus là.