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SUR LE CONFORT ENVIRONNEMENTAL : LA PERCEPTION DES COULEURS

« La peinture est un moyen. La couleur est un but » Théo Van Doesbourg.

Nous vivons entourés d’espaces dessinés par les humains. Ils stimulent notre cerveau à travers sa composition, sa forme, ses propriétés hygrothermiques, acoustiques… Ces stimuli sont captés à travers nos sens et transmis au cerveau qui, lui, enverra une réponse de plaisir ou déplaisir selon le contexte.

La correcte relation de ces stimuli dans un espace, permet d’offrir et/ou améliorer le confort environnemental global. En plus des stimuli physiques, d’autres éléments (comme notre expérience, notre santé, la fatigue ponctuelle et des situations psychologiques et sociologiques) vont affecter notre sensation de confort ou malaise.

Nous parlerons ici en particulier des effets de la couleur.

 

LA COULEUR N’EXISTE PAS

La couleur n’a pas une existence matérielle. Ce n’est pas une caractéristique fixe ou statique des objets. C’est plutôt une sensation produite par le cerveau de la personne qui observe (réceptrice) en réponse à la stimulation de l’œil par la lumière reflétée ou réfléchie par un objet ou matière. Elle s’appelle sensation chromatique.

 

LA PERCEPTION DES COULEURS

La perception des couleurs varie en fonction des caractéristiques de : la lumière incidente, l’objet observé et la personne réceptrice.

1 La lumière

C’est la partie de la radiation électromagnétique ou spectre électromagnétique qui peut être perçue par l’œil humain. Chaque couleur correspond à une longueur d’onde du spectre visible. Mais la distribution spectrale de la lumière visible par l’œil humain n’est pas fixe, elle varie en fonction de la personne. Nous pouvons dire que le spectre visible par l’œil humain est entre 380 et 780 nm (1 nm = 10-9 m).

D’autres animaux ont la capacité de voir le spectre ultraviolet que les humains ne sont pas capables de voir. Par exemple, cette capacité a été démontrée chez les oiseaux, poissons, reptiles et quelques mammifères comme les souris, rats, chauve-souris, quelques marsupiaux, rennes, ainsi que des chiens, chats, hérissons, furets et okapis.

2 Objet observé

Si nous regardons un objet opaque de couleur verte cela voudra dire que cet objet absorbe tous les composants de la lumière reçue sauf le verte. La lumière que chaque objet réfléchit ou transmet aura une distribution spectrale différente de la lumière qu’il a reçue et elle sera différente en fonction de ses propriétés de réflexion, transmission et absorption. La finition, texture, bords…de l’objet feront varier ces propriétés et auront aussi donc un impact sur la perception de la couleur.

3 Personne qui observe (réceptrice)

La rétine humaine transforme les stimuli chromatiques en impulsions nerveuses qui sont transmises au cerveau à travers le nerf optique. Les caractéristiques anatomiques et physiologiques de la personne devront être pourtant prises en compte dans la perception des couleurs.

La sensibilité maximale de l’œil se trouve dans le centre du spectre visible (couleurs que nous verrons mieux), les verts. Influenceront aussi la perception des couleurs : le niveau d’éclairage, l’inclinaison de la lumière incidente sur l’objet observé, l’inclinaison depuis laquelle nous observons, les couleurs autour de l’objet, etc.

 

CLASSIFICATION DES COULEURS

Il existe plusieurs Traités de couleurs et études sur la classification des couleurs. De Newton à Goethe, Hozel, Oswald, Munsell, Itten, etc. ainsi que les classifications contemporaines comme le système Naturel des couleurs.

Les variables de base utilisées pour définir une couleur sont :

Teinte – la nuance de la couleur

Saturation – la pureté de la teinte par rapport au blanc ou au noir, selon la vivacité d’une couleur.

Luminosité – Niveau de clarté ou obscurité

Le contraste (relation entre couleurs situées l’une à côté de l’autre) fera paraître une couleur plus claire ou plus sombre, plus ou moins pure voire des différences de tonalité. L’éclairage ou le contour d’une surface influeront sur le contraste (un contour bien défini marquera le contraste alors qu’un contour diffus va le diminuer).

 

 

PSYCHOLOGIE CHROMATIQUE

La couleur est intimement liée aux stimuli psychologiques. La psychologie de la couleur est une science récente et encore méconnue. Diverses recherches analysent et approfondissent sur les différents effets que les couleurs provoquent sur les humains. Plusieurs éléments vont influencer la perception de la couleur au-delà des éléments physiques : l’expérience précédente, la sensibilité, l’intelligence, la mémoire…Aussi le bagage culturel et, dans une même culture, des variations générationnelles, des modes, coutumes, etc.

Un siècle après la publication des conclusions sur la lumière de Newton (Optiks, 1704), le poète e intellectuel Johan Wolfgang Goethe publie sa Théorie des couleurs (Zur Farbenlehre, 1808). Goethe affirme que les couleurs observés dépendent de la perception de l’œil, un aspect non traité par Newton. Il déclare aussi qu’ils peuvent influencer le comportement humain, ainsi que s’associer à différents types de personnalité. C’est en ce moment que sont établies les bases de la psychologie de la couleur ou psychologie chromatique.

La psychologie de la couleur est en développent permanent actuellement et elle établit certains guides sur les effets des couleurs sur un espace. Cependant et comme nous avons expliqué dans cet article, les éléments qui interviennent dans la perception de la couleur sont énormément subjectifs, variables, multiples et complexes. Mais ce sera intéressant de connaitre et de se familiariser avec les guides actuelles pour la conception d’un espace.

Effets de la psyché sur la perception des couleurs

Ce sont entre autres, les différentes sensations de proximité ou éloignement, chaleur ou froid, dynamisme statisme ou même des effets de bonheur ou tristesse, stimulants ou dynamisants, sédatifs ou calmants…En fonction du type de couleur.

Effets de la perception des couleurs sur la psyché

Ce sujet reste encore un terrain d’étude important, en revanche, nous pouvons affirmer qu’il existe une base scientifique dans le fait que les couleurs ont une fréquence d’onde différente qui n’est pas reçue par le cerveau de la même façon. Il a été démontré, par exemple, que l’œil humain est plus sensible aux couleurs du centre du spectre visible et moins sensible aux extrémités. Tous ces études se sont reflétées sur différentes applications de type thérapeutique, signalétiques, sécurité, dans l’art, la publicité…ainsi que dans la conception architecturale.

 

 

CONFORT CHROMATIQUE. CONCEVOIR LES ESPACES AVEC LES COULEURS.

Pour participer au confort environnemental en utilisant les couleurs il faudra tenir en compte les proportions de l’espace, les couleurs préexistants, les textures, matières qui ne seront pas modifiées, les couleurs et textures de l’environnement proche, l’éclairage (naturel et artificiel), la fonction de l’espace, les usagers, etc.

Aussi il est important de tenir en compte la qualité et la quantité de lumière (de source naturelle ou artificielle). La couleur aura une influence différente selon l’éclairage de l’espace. D’un point de vue de confort environnemental, imiter le cycle circadien (période de 24 heures basée dans le cycle biologique) affecte les rythmes du corps humain et a une influence sur le sommeil, humeur, digestion, contrôle de la température et même sur la rénovation cellulaire. Travailler la correcte combinaison d’éclairage et couleur en fonction des heures du jour peut donner des bons résultats sur la santé.

En général la sensation d’harmonie entre les objets observés et la combinaison des couleurs produit un confort visuel. En marge des canonnes, modes, styles, etc. une relation harmonieuse entre les objets et couleurs est plus bénéfique pour la santé des usagers.

La correcte combinaison des couleurs va dépendre de multiples facteurs. L’important sera de se familiariser avec les théories des couleurs, les récentes recherches sur la psychologie chromatique, et de mieux connaître ses effets. Et ensuite réfléchir et intervenir de la façon la plus adéquate selon chaque contexte. Ce sera aussi conseillée la réalisation des prototypes pour mieux observer les effets sur site le long de la journée.

 

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